FaisanVietnamClassés par l'UICN "en danger critique d'extinction", sauvegardé ex situ par des éleveurs passionnés (particuliers et parcs animaliers), 6 spécimens de faisans du Viêtnam ont été abattus alors qu'ils ne montraient aucun symptôme de la grippe aviaire. 

Il y a six mois, six précieux spécimens de faisans du Vietnam, sauvés par l’élevage dit « conservatoire » , sont retournés dans leur région vietnamienne d'origine en vue d'une future réintroduction. Cette espèce, disparue depuis le siècle dernier in situ, a été sauvée grâce à l’action conjuguée de passionnés et de parcs animaliers.

Comme prévu dans le programme de sauvegarde, certains spécimens de cette espèce encore très rare étaient abrités dans différents parcs ou zoos dont le parc animalier du Marais, dans l ‘Oise. Or, le 30 septembre 2022, suite à des cas de grippe aviaire dans ce parc, ces rarissimes sujets ont été abattus.

Dans l'état actuel des informations, il semble que cet abattage ait concerné 2 000 oiseaux ( application administrative du « protocole sanitaire » ) dont des espèces protégées, y compris ces faisans du Vietnam.

Or ceux-ci étaient, selon nos informations, détenus dans des volières séparées de la zone publique de l’établissement et ne montraient aucun signe clinique d’infection.

ProNaturA France souligne que :

  • Le terme d’euthanasie a été employé à tort puisqu’il s’applique à un être vivant en souffrance.
    Les faisans étaient maintenus en volière séparée, ce qui est une des manières reconnues par l’administration pour lutter contre la grippe aviaire (protection contre la contamination venant de la faune sauvage ; arrêté du 16 mars 2016). Ils ne présentaient aucun symptôme. Il s’agit donc bien d'un « d'abattage », qui plus est, d’une espèce protégée.

  • Les textes législatifs concernant la grippe aviaire (notamment l'arrêté du 16 mars 2016) supposent « une évaluation de la situation ». Des tests existent. À notre connaissance, les animaux n’ont pas été testés.
    Ces mêmes textes supposent également que « les organisations en charge de l'observation, l'étude ou la protection des oiseaux sauvages » soient consultées.
    Selon nos informations, les responsables du programme ne l’ont pas été !

ProNaturA France

  • Rappelle qu’il existe des lois concernant la protection des espèces menacées. La loi du 30 novembre 2021 dite « loi contre la maltraitance animale » prévoit une amende de 7 500 euros et une peine de prison pour la mise à mort d’animaux de compagnie.

  • Signale que les abattages d’animaux non domestiques de souches précieuses se multiplient en France et en Europe. Chacun d’entre nous peut se voir intimer l’ordre d‘abattre les compagnons d’une vie.

  • Souligne que la politique d’abattage systématique dure depuis 2006 et que la grippe aviaire réapparaît chaque année. Il est donc temps de s'interroger sur l’efficacité de ces mesures aussi radicales que cruelles.

  • Rappelle que des vaccins existent : seuls les parcs zoologiques sont autorisés à les utiliser pour leurs oiseaux. Dans ce cas, si ces derniers sont malgré tout contaminés par le virus de la grippe aviaire, ils font l’objet d’un suivi et ne sont pas abattus.

  •   Demande instamment aux autorités, pour le respect de la bientraitance de nos animaux et leur sauvegarde, de remettre en question cette désastreuse politique d’abattage systématique, et d'accélérer la procédure de mise à disposition d’un vaccin, y compris en petits conditionnements, pour tous les détenteurs d’animaux.

 

ProNaturA France
Sarah Ausseil
Présidente

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06 20 47 61 88


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