Symphisodon tarzooIls sont communément appelés « Discus » pour leur corps arrondi. Leur reproduction était difficile au départ : elle s'est largement simplifiée grâce aux anciens qui ont communiqué leur savoir, mais surtout grâce aux nouvelles techniques aquariologiques et aux appareils de traitement de l'eau, notamment l'osmose inverse ou la régulation du pH par le CO2.

Le premier spécimen de discus a été découvert au Brésil, à Moreré, sur le Rio Negro, lors de l'expédition de Johann Natterer. Le spécimen (holotype) qui a servi à la description du genre Symphysodon, dont l'espèce type est S. discus, fut décrit par F. Steindachner en 1840. Le genre comprend 2 autres espèces S. aequifasciatus communément appelées discus brun et S. tarzoo renfermant deux anciennes sous-espèces : les discus verts ou bleus.

Révision et critique des techniques antérieures de reproduction
La reproduction de Symphysodon discus semble encore aujourd'hui extrêmement difficile. De rares aquariophiles l'ont réussi avec un nombre réduit d'alevins viables. Par contre, les deux autres espèces sont actuellement largement reproduites. Elles possèdent un nombre de chromosomes exceptionnel (n = 64) pour la famille des cichlidés ( n = 44 à 48 chromosomes pour toutes les autres espèces de la famille). Il n'est donc pas étonnant que la fréquence des « accidents » génétiques offre de nombreuses divergences avec les phénotypes sauvages et que les sélections produisent des couleurs de robe les plus extravagantes.
Les premières reproductions datent 1935. Les importations aux USA eurent d'abord de meilleurs résultats. Les premières pontes se succédèrent, hélas sans résultat. Armsbruster (1935) utilisa la méthode artificielle comme pour les Scalaires (Pterophyllum scalar) avec des résultats douteux ou pratiquement nuls.

En 1949, Dodd mit, le premier, en évidence le mucus parental du discus. En revanche, il émit également de fausses informations sur ce poisson, par exemple la nécessité de disposer de très grands bacs et de maintenir les poissons dans des locaux extrêmement calmes. Ces affirmations sont actuellement caduques.
Toute aussi irrationnelle, la fiche technique de Meinken sur le « Discus » (769/73) où l'auteur fournit les informations suivantes : « pour la nourriture, des proies vivantes comme les tubifex, daphnies, cyclops, vers de vase engendrent des risques sanitaires. Maintenance à 25-27 °C. et hivernage (?) à 22-23 °C. ». L'auteur indique toutefois que les poissons sont plus à l'aise à 30 °C. A cette époque les pontes où 30 à 40 alevins atteignent la nage libre étaient considérées comme un exploit.

1956 : L'année du discus en Europe. Le docteur Meder en collaboration avec le docteur E. Schmidt (échange de reproducteurs) réussirent pour la première fois à reproduire le discus d'une façon satisfaisante. A cette même époque, Sekipper R. et G. en firent de même en Angleterre. La nécessité d'une hygiène rigoureuse était bien ancrée dans les esprits. Meder siphonnait deux fois par semaine le gravier, le lavait pour le réinstaller ensuite dans le bac ; Un exploit ! Meder affirmait que le nombre de bactéries devait être limité dans l'eau. Il excluait les tubifex et les enchytrées du menu quotidien des poissons pour des raisons d'hygiène alimentaire (accumulation graisseuse). La nécessité de la nourriture parentale (mucus) apparut comme un bienfait indispensable. Des hypothèses diverses sur la composition du mucus parental furent avancées. Parmi ces hypothèses, celle de la présence dans le mucus d'une faune commensale composée d'infusoires et de bactéries tint longtemps en haleine les aquariophiles de cette époque. Naturellement , il n'en est rien. Meder ne croyait pas à la reproduction artificielle et conseillait, avec raison, de laisser les géniteurs s'en occuper eux-mêmes.
A cette époque, tous les Symphysodon portaient comme nom d'espèce : S. discus, cependant les photos publiées en ce temps montraient distinctement qu'il s'agissait en réalité de Symphysodon aequifasciatus.
Néanmoins, le docteur E. Schmidt, en raison du nombre de spécimens examinés, s'aperçut qu'il devait exister plusieurs sous-espèces parmi le genre Symphysodon et ceci à cause des divers patrons rencontrés.
En matière de maintenance, Schmidt conseillait de conserver une dureté d'eau située entre 2 et 4 d°GH alors que jusque-là il était d'usage de la maintenir entre 5 et 12 d°GH.
La première reproduction réussie par Schmidt fit l'effet d'une bombe dans le milieu aquariophile européen.

En 1957, Le Dr Wolfgang Wickler publia un travail sur l'œuf et la larve de Symphysodon discus (?). Il s'agissait certainement de Symphysodon aequifasciatus.

1960 - Le Professeur R. Geisler publie dans la DATZ une suite d'articles exhaustifs qui détruisent certaines « idées reçues ». Quoique ces articles donnaient les schémas directeurs de la maintenance, ils ne prônaient pas encore les bacs « stériles ». Néanmoins, Geisler insistait particulièrement sur l'hygiène et la qualité de la nourriture.

1966 - R. Rothley, en France, obtient la reproduction du discus sur cinq générations et publie dans Aquarama (1966) un article complet de ses expériences.

1969 - J. Teton, en France, rédige un article exhaustif qui fait la synthèse des connaissances sur le discus. Cet article qui paraît sur plusieurs numéros d'Aquarama donne une impulsion à la reproduction des Symphysodon et crée un engouement des aquariophiles français pour ce poisson.

1970 - A cette époque, divers articles sur le nourrissage artificiel, notamment à l'aide de poudre d'œuf et de miel, ont été publiés dans les revues étrangères et plus particulièrement le fascicule de Friswold (Anonye can raise—Discus = Tout le monde peut élever des discus). L'auteur de ce fascicule affirme avoir obtenu des résultats satisfaisants. Personnellement, nous sommes assez sceptiques sur cette méthode de nourrissage artificiel compte tenu des explications données dans le chapitre, mucus parental.

1975 - De cette année à aujourd'hui, des installations modernes et rationnelles apparaissent à travers l'Europe. Certaines entièrement automatisées, pourvues de déminéralisateurs ou d'osmoseurs et de tubes UV de grande puissance. Elles donnent des résultats satisfaisants. A ce stade, l'aquariophile peut difficilement faire mieux sur le plan matériel. En revanche, des études sur la biologie, la physiologie et surtout sur l'éthologie des Symphysodon pourront encore faire progresser nos connaissances sur la reproduction de ce merveilleux poisson.

1993 - Un nombre élevé de variétés est principalement produit dans le Sud-Est asiatique. Il faut avouer qu'il s'agit souvent de discus de toute beauté dont les dénominations sont très imagées comme : « Pigeon Blood », « Ghost », « Golden Rainbow », « Blue Diamond », « Hi Body », « Cobald », « Red », « Giand Red », etc. Ces sélections sont toutefois très éloignées des phénotypes sauvages, et ont atteint le stade d'une offre similaire à celles des chiens, chats ou canaris.
Il n'y a pas de standard établi ce qui fait qu'une certaine anarchie règne dans la désignation des différentes variétés.
Beaucoup d'aquariophiles reproduisent aujourd'hui le discus en France. Cependant, l'élevage au sens strict s'effectue en bac stérile, cela afin de garder un rendement optimal. L'espèce Symphysodon discus est encore difficile à reproduire. De rares réussites ont été signalées.

Choix du local
Pour réussir, il faut disposer de bacs spécialement réservés à cet usage dans un endroit calme, de pas mal de loisirs et surtout de beaucoup de patience. Les couples harmonieux, où tout marche « comme sur des roulettes », ne sont qu'une minorité. En mettant tous les atouts de son côté, on peut légitimement compter sur un minimum de chance. Il serait incertain de tenter les reproductions dans des locaux à « passage intensif ». Sans tomber dans l'excès contraire, il est parfaitement possible de reproduire des Symphysodon dans un local approprié où régnera une certaine animation sans pour autant être préjudiciable au bon déroulement de la maintenance et de la reproduction.
Compte tenu des objectifs à atteindre et du nombre des bacs et appareils de servitude nécessaires (U.V. bi-déminéralisateurs, etc.), le local devra être suffisamment vaste. 3 m sur 3 m nous semble un minimum à partir duquel une installation offre toutes les conditions de réussite. Il ne faut pas perdre de vue qu'un certain nombre de bacs de grand volume, à usage spécifique, seront nécessaire pour cette entreprise.
Le local devrait disposer d'une arrivée d'eau potable et d'une évacuation des eaux usées. En raison de l'importance de l'installation et des servitudes électrique (chauffage, éclairage, UV., aérateurs, etc.), une ligne d'une capacité de 25 ampères sera nécessaire. Cette conduite électrique devra faire le tour du local afin de desservir toutes les parties de l'installation. Il sera également prudent de se référer aux normes AFNOR pour la réalisation de cette installation avec notamment un disjoncteur-rupteur de 30 mA.
Une aération du local ne sera pas inutile, surtout dans le cas de l'utilisation d'un surpresseur (alimentation des diffuseurs et exhausteurs). Divers ustensiles par exemple un lavabo, une table de travail, un petit placard pour le rangement des médicaments et produits chimiques, ne seront pas superflus. Néanmoins, ces ustensiles devront être intégrés d'une façon rationnelle afin de ne pas gêner l'aquariophile dans son travail, ni occuper des emplacements majeurs. Les déménagements, une fois l'installation en fonctionnement, sont souvent catastrophiques. Parfois il sera judicieux d'installer un déshumidificateur électrique qui, de plus, aura l'avantage de produire une certaine quantité d'eau distillée.

L'installation
Après avoir passé en revue l'aménagement du local, nous allons maintenant examiner plus en détail
l'installation proprement dite et l'appareillage nécessaire d'une station rationnelle de reproduction des Symphysodon.

L'aquarium
Les aquariums les mieux adaptés à cette repro-duction sont ceux réalisés en verre collé. La hauteur des bacs est notamment tributaire :
- des exigences spécifiques de l'espèce choisie (taille, mode de ponte) ;
- des servitudes inhérentes à l'entretien des bacs (longueur de la main jusque sous l'aisselle 60 cm ;
- des diverses manipulations à effectuer.
La hauteur (ou profondeur) optimale se situe entre 50 et 55 cm. Lorsque cette hauteur est dépassée et compte tenu de la longueur moyenne de la main à l'aisselle, l'aquariophile sera alors obligé de plonger le torse dans le bac. Pour une hauteur de 50 à 55 cm l'épaisseur de la glace sera de 8 à 10 mm (voir abaque de St-Gobain : http://dtournassat.free.fr/Bricolage/Verre/CalculSG.html). Nous ne nous attarderons pas sur la construction des aquariums en verre collé.
En fonction de l'importance de l'élevage, le nombre des bacs sera plus ou moins élevé. En ce qui concerne leur capacité nous vous indiquons ci-dessous le minimum ; Quant au maximum il est sans limite. Pour ne citer que les plus importants aquariums, nous devrons disposer de :
- 1 bac communautaire pour la formation des couples (minimum 500 l soit 200 x 50 x 50 cm) ;
- 1 bac de stabulation pour alevins (300 l soit 120 x 50 x 50 cm) ;
- 1 bac de stabulation pour les poissons subadultes (minimum 500 l soit 200 x 50 x 50 cm) ;
A ceux-ci ajoutons les bacs de reproduction proprement dit.
Ces derniers auront une contenance moyenne de 125 l soit 50x50x50 cm, et leur nombre sera fonction de la formation des couples de Symphysodon occupant le bac communautaire ;
- 1 bac autonome de 125 l (soit 50 x 50 x 50 cm) ;
totalement isolé du circuit commun sera prévu en cas de maladie ou pour la mise en quarantaine des nouveaux pensionnaires.
- 1 bac-hôpital ou de quarantaine sanitaire d'au moins 50 l également isolé du circuit commun.
Avant de placer les bacs sur leur support, les plaques de polystyrène devront être peintes en ocre-orangé pour respecter la couleur du fond en milieu naturel qui, pour la plupart des sites, est constitué de latérite. D'une part, cette teinte associée à l'emploi de tubes Grolux accentuera les couleurs des Symphysodon (notamment les vermiculures rouges) et, d'autre part, atténuera les effets préjudiciables de la réverbération de la lumière sur le sol. A ce propos, il est utile de signaler que sur un fond blanc ou très clair, les poissons ont souvent des difficultés pour saisir la nourriture tombée au sol. En effet, leur vision est alors perturbée et ils doivent rectifier plusieurs fois le geste de préhension. De plus, le fond en polystyrène blanc rend le poisson craintif.

La filtration
Si l'on choisit le système de filtration en circuit commun, il faudra prévoir un trou dans la glace arrière de chaque bac pour installer les trop-pleins. Ce trou aura un diamètre de 33 mm afin de laisser le passage à un tube de 32 mm. Le centre de ce trou sera situé à 47 cm du fond intérieur du bac dans le cas ou ce dernier mesure 50 cm de hauteur intérieure. Naturellement, si le bac possède une filtration autonome, ce trou ne sera pas nécessaire. Les bacs en circuit autonome seront filtrés à l'aide d'un filtre à turbine (type JBL, Eheim, et autres), ou encore avec un bac de décantation muni d'une turbine (Aquarium Systems ou Tunze) adaptée au filtre. La masse filtrante de tous ces filtres sera du type « mécanique » c'est à dire mousse de polyéthylène (mousse à cellules ouvertes ou semi-fermées), laine de perlon ou toutes autres matières filtrantes neutres, par exemple de la lave concassée.
La constitution d'une faune bactérienne dénitrifiante est ici illusoire en raison du débit rapide et important de l'eau filtrée. Cette absence de bactéries dénitrifiantes sera compensée par des changements d'eau journaliers et des siphonnages répétés.
La seconde option, qui a pour but de filtrer tous les bacs par le canal d'un circuit commun, fait appel à un sérieux sens du bricolage et à quelques appareils à usage industriel. Néanmoins, cette dernière option, malgré parfois un volume de filtration conséquent, permet une fois l'installation bien rodée de se consacrer exclusivement à ses Symphysodon (observation, reproduction, expérience, photographie, etc). Il faut toutefois reconnaître que cette méthode demande au départ un sérieux investissement d'ordre pécuniaire, mais qui, en comparaison de la méthode classique (filtration autonome), se solde par un gain de temps appréciable .

Installation du traitement de l'eau en circuit commun
Avantages :
Poissons changés de bacs sans aucun risque puisque après la formation du couple dans le bac communautaire, les poissons doivent être transférés dans un bac de reproduction. Seul un filtre a besoin d'être nettoyé. Le chauffage de l'eau s'effectue à l'aide d'un seul appareil. Une ou deux pompes (de puissance appropriée remplacent à elles seules une multitude de petits filtres/pompes, de diffuseurs, d'exhausteurs, etc. La masse d'eau (2 000—4 000 litres et plus) est peu sensible aux brusques variations physico-chimiques.
En utilisant un bi-déminéralisateur, les changements d'eau ne seront plus si fréquents. Les lampes U.V. réduisent et répartissent la population bactérienne à des normes acceptables sur l'ensemble des bacs. L'analyse de l'eau ne s'effectue qu'à un seul endroit de la batterie de bacs (bac le plus éloigné de l'appareil de traitement de l'eau). Il est probable qu'une partie du mucus parental (hormones et substances stimulatrices) soit diluée et diffusée dans le circuit et perçue par les poissons des bacs voisins alors eux-mêmes stimulés pour pondre.

Inconvénients :
En cas de maladie, une contamination à l'ensemble des bacs est inévitable. Le traitement de la maladie nécessitera des doses supérieures à la normale pour un résultat identique.
Le circuit commun nécessite l'acquisition d'une longueur importante de tuyaux avec, pour conséquence, un investissement assez onéreux
Un changement de bac entraînera une modification de la tuyauterie (alimentation et évacuation de l'eau).

Recommandations
Les bacs de stabulation pour alevins et jeunes poissons ne devront pas être branchés sur le circuit commun si ce dernier maintient dans tous les bacs une conductivité trop basse. La dureté de l'eau pour les bacs d'alevins sera très supérieure à celle des bacs où s'effectue la reproduction. En conséquence, les bacs destinés à la stabulation des jeunes Symphysodon seront munis de leur propre installation de traitement de l'eau.

Avertissement
Les indications fournies dans le dessin sont pour une installation de 3 000 litres. En fonction de l'importance de l'installation envisagée, il faudra en conséquence minimiser ou augmenter certains paramètres comme la puissance des U.V., le wattage du chauffage, le temps d'écoulement de l'eau sur les résines, etc.

Tuyauterie
La tuyauterie d'alimentation et de traitement des eaux pourra être constituée de tuyaux en PVC type eau potable. Ces tuyaux sont généralement de couleur gris foncé ou bleu foncé. Leur résistance à la pression est élevée (+ de 10 bars). De surcroît, leur neutralité chimique répond aux normes requises pour l'alimentation humaine. En revanche, leur prix élevé est un désavantage.
Le deuxième type de tuyau éventuellement utilisable est le tuyau en PVC genre évacuation des eaux usées. Dans ce dernier cas, la neutralité chimique n'est pas garantie, surtout au moment de la mise en route de l'installation où une certaine quantité de phénol pourra se diluer dans l'eau et se répandre dans toute la batterie d'aquariums. Nous verrons plus loin comment éliminer ce produit toxique lors de la mise en route de l'installation. D'ores et déjà, nous pouvons vous rassurer à ce sujet car les tuyaux PVC utilisés pour l'évacuation des eaux usées conviennent néanmoins en prenant certaines précautions.
Dans cet exemple d'installation, le diamètre des tuyaux sera de l'ordre de 60 mm. Quant à la pente d'inclinaison nécessaire à l'écoulement de l'eau, elle sera d'au moins 2 %. Au cas où l'installation comporterait deux ou plusieurs niveaux, ceux-ci se rejoignent dans le bac de décantation. L'assemblage des tuyaux, coudes, T, etc., sera effectué à l'aide de colles spécifiques à ce matériel ou à l'aide de colles aux silicones après application d'un primaire.

Tuyau d'alimentation
Celui-ci pourra être en PVC (diamètre 32 mm) ou un tuyau d'arrosage de diamètre 22 mm, en tenant compte de la puissance des pompes mises en œuvre. Dans le cas d'une utilisation exclusive de PVC de constitution rigide, il importe de désolidariser les pompes de cette conduite au moyen de manchons souples (caoutchouc ou nylon) afin d'éviter des effets néfastes produits par les vibrations des moteurs. Cette tuyauterie sera fixée sur les murs à l'aide de colliers adéquats. Sur la tuyauterie d'alimentation sera adaptée une dérivation pour chaque bac à pourvoir. Le débit de l'eau sera réglé à environ 100 I/h à l'aide d'un robinet à boisseau (plus précis), tout en tenant compte du débit fourni par des pompes Grundfos. Lorsque la pompe à grand débit (3 500 I/h) est en route, la pression qui en résulte fera augmenter le débit au-dessus des bacs et créera consécutivement une turbulence ainsi qu'une forte aspiration au niveau de la bonde du trop-plein. Ainsi, une fois par jour, les déchets seront décollés du fond du bac et mis en mouvement avant d'être aspirés par l'orifice du trop-plein.

Filtre à décantation
Comme nous l'avons déjà dit, ce type de filtre ne pourra pas assumer les fonctions d'un filtre biologique, bien que la masse filtrante (mousse de polyéthylène) permette une fixation efficace des bactéries dénitrifiantes. En effet, la très grande vitesse du passage de l'eau au travers de la masse filtrante « lessive » radicalement cette dernière, empêchant ainsi tout processus biologique. En conséquence, cette masse filtrante ne fera donc office que de filtre mécanique.

Choix et conditionnement des géniteurs
Comme nous l'avons déjà indiqué antérieurement, le choix et le conditionnement des géniteurs sont extrêmement importants et, quitte à être fastidieux, permettez-nous de formuler ici quelques recommandations supplémentaires.
L'acquisition de sujets adultes et sauvages relève plus de la loterie que de la certitude. Certes, les poissons sont cyclés biologiquement sur un rythme de ponte annuelle. En revanche, leur âge et le nombre de pontes déjà réalisés sont, pour nous, une inconnue.
Il est bien entendu que ces spécimens pourront parfaitement se reproduire, mais les risques d'échecs sont énormes en comparaison des investissements consentis.
Les aquariophiles chevronnés éliminent systématiquement ce que nous appelons les « carnes », c'est-à-dire le « troisième âge piscicole ». Les vétérans de l'aquariophilie, et nous nous joignons à leur opinion, préfèrent soit des spécimens subadultes sauvages (taille : 4 à 5 cm de diamètre) soit des spécimens subadultes issus d'une souche saine dont les ascendants sont soigneusement examinés sous « toutes les écailles ».
Les sujets retenus devront présenter des nageoires impeccables (morphologie), un corps parfaitement rond dont la région dorsale et la nuque seront bien charnues. À titre d'exemple, sachons que des nageoires (dorsale-anale) très étirées et disproportionnées sont les signes d'un alevinage défectueux (mauvaise alimentation, absence de changements d'eau, conditions d'hygiène insuffisantes, etc.).
Quoique le nombre des sujets dépende bien entendu des moyens pécuniaires de l'aquariophile, il serait cependant souhaitable qu'il soit d'au moins 5 individus. En effet, à partir de ce nombre, les probabilités de formation d'un couple sont déjà élevées.
Les Symphysodon seront installés dès l'acquisition dans un bac de « quarantaine » où ils seront méticuleusement examinés sous l'aspect santé. Ils resteront dans ce bac pendant 8 à 10 jours. Pendant cette « quarantaine », les poissons devront manifester un bon appétit et ne pas craindre l'approche de leur soigneur. L'eau du bac sera de préférence moyennement dure et neutre (dureté totale : 10 à 20 °THf - pH 7,0). Par mesure prophylactique, on pourra ajouter à l'eau du bac de « quarantaine » un désinfectant, par exemple du vert malachite.

 


Robert Allgayer - 1er vice-président de la Fédération Française d'Aquariophilie.
Photos de l'auteur
Vignette entête : Symphysodon tarzoo - Phénotype sauvage du Rio Purus, Colombie

 

 

 

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