Chevre pyrenees tete

La chèvre de race pyrénéenne est une chèvre autochtone à poils longs et aux oreilles « lourdes » (horizontales à tombantes) qui peuplait traditionnellement tout le massif des Pyrénées, du haut Conflent aux Pyrénées-Atlantiques. Elle était d’ailleurs réputée pour la richesse de son lait et l’aptitude laitière de certaines de ses souches.

Chevre pyrenees 1Un peu d’histoire…
Comme dans la plupart des régions françaises, sa place dans l’économie familiale n’était pas négligeable (production de lait pour le ménage, viande pour les jours de fêtes, cuir, etc…). Elle était très présente dans les vallées pyrénéennes ainsi qu’en estive où les petites troupes de chèvres associées aux troupeaux d’ovins à vocation viande constituaient un apport de lait frais apprécié par le berger et ses chiens. Les effectifs de la population de chèvres des Pyrénées étaient estimés à 70 000 caprins vers 1850.
Les chèvres des Pyrénées étaient également très présentes en ville. En effet, entre 1870 et 1930, certains chevriers béarnais se rendaient dans les grandes villes du sud-ouest ainsi qu’à Paris pour vendre le lait directement au consommateur. Leur passage est également attesté sur les côtes françaises (Royan, Le-Tréport…). Au tout début du XXè siècle on comptait environ 1 500 chèvres des Pyrénées dans les rues de Paris ! La traite se faisait devant le client, tout simplement… Ce petit métier disparut progressivement après la première guerre mondiale, avec l’apparition de l’automobile, l’intensification de la circulation et les progrès des techniques de conservation et de transport des produits laitiers. (cf travaux de Jean-Noël Passal).
Au cours de la deuxième moitié du XXè siècle, les effectifs de chèvres des Pyrénées ont fortement régressé. Suite à l’exode rural, à l’élimination des chèvres dans les zones forestières, et à la concurrence des races sélectionnées (Alpine, Saanen), la chèvre des Pyrénées était considérée comme quasiment disparue au début des années 90. Cependant, dès les années 80, des éleveurs passionnés ont recherché des animaux de race pyrénéenne pour faire revivre la race. Il ont rapidement reçu le soutien de l’INRA, de l’Institut de l’Élevage, et des Conservatoires régionaux. Créée en 2004, l'association La Chèvre de race pyrénéenne a pris le relais et poursuit le programme de sauvegarde et de valorisation de la race.
On compte aujourd’hui environ 4 000 chèvres des Pyrénées pour près de 200 éleveurs, principalement situés au sud d’une ligne reliant Bordeaux à Narbonne.

Systèmes d’élevage actuels
La chèvre des Pyrénées est une race mixte, élevée aussi bien pour la viande de ses chevreaux que pour son lait, transformé en fromages fermiers. La majorité des élevages (les deux tiers environ) sont des élevages allaitants qui valorisent la race pyrénéenne en commercialisant des chevreaux élevés sous la mère et abattus entre 3 et 8 mois. La race pyrénéenne est également valorisée au sein d’élevages fromagers. Bien que la production laitière des chèvres pyrénéennes soit modeste (de 200 à 550 kg de lait par lactation), son lait est riche en matière grasse et donne un fromage apprécié des consommateurs. Un schéma d’amélioration a été mis en place par l’association depuis quelques années en partenariat avec Capgènes et l’Institut de l’élevage, sur la base d’un contrôle laitier simplifié et de pesées de chevreaux. L’objectif de ce schéma est d’une part de favoriser les chèvres qui font du lait de bonne qualité fromagère / qui sont capables d’élever leurs Chevre pyrenees 2chevreaux, et d’autre part de veiller à conserver la variabilité génétique existante au sein de la race et éviter ainsi la disparition de familles moins « performantes » sur les critères de production.
Rustique, la chèvre de race pyrénéenne est particulièrement adaptée à des systèmes d’élevage économes, reposant sur une forte utilisation du territoire avec le pâturage de prairies naturelles ou de parcours, de zones intermédiaires plus ou moins boisées, voire des zones d’estives. Son utilité dans l’entretien des territoires embroussaillés est d’ailleurs de plus en plus reconnue. Les élevages qui valorisent la race pyrénéenne sont souvent de petites exploitations situées en montagne ou dans le piémont. L’herbe (sous forme de foin ou de pâturage) et la végétation naturelle (ronces, arbustes) constituent la base de la ration alimentaire avec une complémentation éventuelle à base de céréales (maïs, triticale, orge) dépassant rarement 400g de concentré par jour et par chèvre, quelque soit le système de conduite. Le système d’élevage le plus répandu est le semi-plein air : les animaux sont en grange l’hiver au moment des grands froids et des mises-bas avec un léger apport alimentaire. Les parcours, dont les bois, sont utilisés au printemps et à l’automne voire pendant l’hiver, par la majorité des éleveurs. La plupart des troupeaux allaitants utilisent l’estive de mai à octobre, de même que certains troupeaux laitiers (la traite se fait alors en estive). Généralement cependant, les troupeaux laitiers valorisent des parcours et des pâturages proches de Chevre pyrenees 3l’exploitation.
La commercialisation (viande comme fromages) se fait essentiellement en circuits courts : vente directe à la ferme, sur les marchés, en AMAP ou auprès de restaurateurs. Si la vente des fromages ne pose aucun problème, la valorisation de la viande de chevreau est parfois plus délicate dans la mesure où cette viande manque de notoriété. L’association chèvre des Pyrénées travaille depuis plusieurs années à mieux faire connaître ce produit via des supports de promotion, des dégustations et plus récemment, des conserves de plats cuisinés.


Chevre pyrenees logoAssociation « La Chèvre de race pyrénéenne »
32, avenue du Général de Gaulle - 09000 Foix
Tél : 05.61.02.14.19 - Fax : 05.61.02.89.60
Courriel : asso.chevre.pyr@ free.fr
Site Internet : www.chevredespyrenees.org

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