angora turc Christine gaudronAngora : un nom passe-partout. On l’emploie aussi bien pour désigner (à tort) le persan ou un quelconque chat à poil long ou mi-long. Or l’Angora Turc est une race à part entière et même l’une des races félines les plus anciennes et les plus pures.

angora turc Christine gaudron2Son nom d’angora (Felis catus angorensis - son nom latin), lui vient de la ville d’origine Angora ou il a été découvert, rebaptisée Ankara en 1930 et actuelle capitale de la Turquie.

La population Turque considérait les chats blancs à poils longs comme des objets de grande valeur que les riches marchands de la route de la soie s’échangeaient en guise de porte-bonheur dans leur Palais d’Ankara.

Au 17è siècle, l’angora turc fut découvert par Pietro Della Valle, grand navigateur Italien, parti oublier un chagrin d’amour dans un périple qui allait le mener à Jérusalem. La description qu’il en fit à son retour séduit tant le naturaliste français, Nicolas Claude Fabri de Pereisc, que ce dernier n’a de cesse d’en emporter en France et devient ainsi le premier éleveur de chat de race.
A cette époque il n’y avait pas de chat à poils long en Europe, l’angora turc va très rapidement devenir un présent très apprécié de l’aristocratie et la grande bourgeoisie. Richelieu, Louis XIV, LouisXV, Louis XVI, Marie-Antoinette, la Pompadour s’entichent d’Angoras célèbres tel "Brillant" à Louis XV.
La noblesse Européenne le recherche et l’achète à prix d’or car il est considéré comme un objet de luxe.
Il est répertorié dans l’histoire naturelle de Buffon (1756).
Les peintres célèbres de l’époque et jusqu’en 1860 représentent l’Angora Turc sur leurs tableaux, comme "l’enfant et le chat", "Un chat guettant un oiseau de JJ. BACHELIER en 1761, "l’atelier du peintre" de G. COURBET en 1855, où il représente son angora blanc "Etoile".

Vers 1880, sur le Vaudour ancré dans le port d’Istambul, l’écrivain Pierre Loti baptise son angora blanche aux yeux impairs, Belkis.
Mais c’est en Angleterre que l’angora turc commença à intéresser les éleveurs. Le célèbre juge britannique H. WEIR décrit ainsi la race dans son ouvrage "Our cats and all about them" (1889) "les angora turc Christine gaudron3meilleurs sont d’un blanc pur aux yeux bleus. Les couleurs sont variées, mais le noir et le bleu, qui doivent avoir les yeux oranges, sont les plus appréciés après la variété blanche". Les couleurs poseront toujours un problème à cette race. En effet, 9 ans après la parution du livre d’H. WEIR, il fut décidé de n’accepter que l’angora turc blanc. Cette histoire de couleur reviendra sur le tapis par la suite et divise toujours les opinions à l’heure actuelle.
Après avoir connu une grande vogue en France et en Angleterre, les choses allaient se gâter pour ce pauvre angora. Les éleveurs anglais se mirent à croiser leurs angoras avec des chats à poils longs et laineux provenant d’Afghanistan, pour créer le Persan. Ils réussirent au-delà de leurs espérances, le persan devint très vite le chouchou du public, reléguant son « père » l’angora turc dans les oubliettes de l’histoire. Résultat au début du 20è siècle, il n’existait plus d’angora turc dans le monde occidental.

En Turquie, on s’était ému de voir les Britanniques abandonner l’angora qui les avait tant séduit. A la fin de la seconde guerre mondiale, il n’en restait qu’un nombre très restreint et pour éviter l’extinction de la race, le gouvernement Turc établit un programme de récupération de ce chat national et expédia une trentaine d’Angoras (nommé Ankara kedi –chat d’Ankara) au zoo d’Ankara .
angora turc Christine gaudron4C’est là que des éleveurs Américains sont venus chercher leurs premiers sujets.

En 1962, Colonel et Mrs Walter Grant de l'US Armée obtinrent une permission spéciale pour importer un couple de ces chats aux Etats-Unis. Ils s’agissaient d’un mâle blanc aux yeux impairs "Yildiz" (star) et d’une femelle blanche aux yeux ambre "Yildizcik" (starlette).

La première portée d’angoras turcs américains vit le jour quelques mois plus tard. Il s’agissait de Mustapha mâle blanc aux yeux impairs et de Shuna Aïsha, femelle blanche aux yeux ambre, qui furent enregistré dans un livre d’origine américain, la CFA (Cat Fanciers’ Association). La race fut ainsi reconnut officiellement.

En 1967 première réapparition de trois angoras turcs en exposition au meeting annuel de la CFA à Los Angeles.
Vers la fin des années 60, un petit groupe d’éleveurs fondèrent "The Original Turkish Angora Society" pour promouvoir le pur angora turc blanc. A partir de là, la race va se répandre dans différents pays d’Europe, en Hollande et en France notamment.

La CFA, a admangora turc Christine gaudron5is en 1978 de nombreuses variétés de couleurs, suivie par divers clubs indépendants Européens. Actuellement nous pouvons admirer des angoras noirs, bleus, roux, crèmes, smoke, tabbies, bicolores, calico, bref, à peu près toutes les couleurs connues sauf le motif colourpoint.

La Fédération Internationale Féline (FIFe) a reconnu la race seulement en 1988.

Finesse et élégance naturelle caractérisent l’angora turc qui se drape dans sa fourrure vaporeuse.
Il est élancé et haut sur pattes, au cou fin et gracieux et une jolie tête fine et triangulaire. Son profil est long et droit, ses oreilles proches l’une de l’autre, sont larges à la base, hautes et pointues.
Ses grands yeux en amande, légèrement étirés vers les tempes, ont une expression douce.
Sa superbe queue longue et touffue est plus large à la base et s’effile en se rapprochant de son extrémité. Elle est portée basse au repos, sans toucher le sol, et dès qu’il bouge ou est intéressé, l’angora turc la tient fièrement dressée comme un étendard et il arrive souvent que la queue se recourbe vers le dos et touche presque la base de son cou.
Son entretien est plus facile qu’il n’y paraît. L’absence de sous-poil limite la formation des nœuds.
Le poil est plus long au niveau de la collerette, des culottes à l’arrière des pattes postérieures, sous le ventre où il ondule légèrement et sur la queue que sur le reste du corps où il reste cependant assez long. Il est d’une texture fine et soyeuse, très aérienne et très douce au toucher. Lorsqu’il se déplace, la fourrure suit gracieusement les mouvements du corps.

angora turc Christine gaudron6Sa personnalité : Un grand affectif
L’angora Turc est extrêmement intelligent et affectueux. Il est très câlin et pot de colle, il vous suit partout où vous allez, s’intéresse à toutes vos activités et vous parle avec des intonations modulées en agitant sa queue très expressive qu’il met parfois en point d’interrogation.
Il est très dynamique et sportif, adore se percher sur les meubles pour pouvoir mieux observer son entourage.
Ce un chat également très joueur qui se rapprochera facilement des enfants quand il en aura l’occasion. Si vous lui envoyer une boulette de papier, il vous la rapportera aux pieds comme un chien !
Il est très sensible, particulièrement réceptif, il comprend ce que vous attendez de lui mais préfère parfois faire semblant de ne rien comprendre, c’est un têtu !!!
Sociable, il s’entend bien avec ses congénères, comme avec les chiens mais il a cependant tendance à vouloir être le chef !

Le nombre de naissances d’angoras turcs en France pour l’année 2017 est de 247 chatons, ce qui l’amène à la 19è position sur l’ensemble des races reconnues par le LOOF.


 Texte et photos : Christine Gaudron

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