Scorpaena porcus jj.LorrinTous les aquariophiles savent que leur passion peut présenter certains dangers, ne serait-ce qu’au niveau des risques électriques liés à des installations non conformes. Mais d’autres dangers guettent l’aquariophile.

Ptérois volitans c.vastCertains poissons peuvent être plus ou moins dangereux.
Le piranha peut mordre (encore faut-il vraiment l’agacer !).

Plus grave, certaines espèces marines peuvent « injecter » un venin particulièrement puissant qui, s’il ne cause la mort que chez des personnes « fragilisées », entraîne des complications qui imposent une hospitalisation rapide (1). C’est le cas des représentants de la famille des Scorpaenidae et de celle des Synanceidae, classés comme espèces dangereuses par l’arrêté du 21 novembre 1997 (de ce fait, leur détention oblige à la possession d’un certificat de capacité).

La manipulation de certains coraux, notamment des zoanthidés, peut entraîner une réaction d’hypersensibilité et causer un « effondrement » du système immunitaire. Ce cas, rare, a été rapporté par Dietrich Stüber(2), auteur de très nombreuses communications dans les revues aquariophiles mondiales, lui-même victime d’une intoxication très grave.

Zoanthus spIl s’agit là de risques « visibles ».

Mais l’aquariophilie peut également présenter des risques « invisibles », pouvant occasionner des problèmes de santé quelquefois importants. Souvent, le diagnostic est assez difficile à poser. En effet, les médecins se trouvent en présence soit d’une pathologie rare telle « la maladie des aqua-riophiles », ou dont l’origine n’est pas courante telle l’allergie aux larves de Chironomes.

Dans tous les cas, il sera utile de « diriger » le diagnostic médical, en signalant au médecin l’activité aquariophile du patient.

LA MALADIE DES AQUARIOPHILES

Cette pathologie, peu répandue et donc peu connue, peut souffrir d’un certain retard de diagnostic. Il est donc important que la personne présentant les symptômes décrits ci-dessous « aiguille » son médecin. C’est pour cette raison que cette information paraît régulièrement dans les publications de la Fédération Française d’Aquariophilie

Contamination
L'agent qui en est responsable est Mycobacterium marinum, cause de la tuberculose des poissons. La contamination s'effectue à partir d'une plaie, même minime, déjà existante sur les mains ou les avant-bras plongés dans l’eau.

Mal.aquarioSymptômes
Après une période d'incubation de 2 à 8 semaines, une petite élévation (papule) d'un bleu-violet apparaît autour de la lésion initiale. Une ou deux semaines plus tard, se constituent un ou plusieurs nodules qui peuvent se surinfecter. Il peut y avoir atteinte des gaines des tendons et des articulations situées à proximité. Ni fièvre, ni signes biologiques d'infection n'apparaissent.

Diagnostic
Généralement, après des traitements inefficaces, ce sont des analyses effectuées à partir de prélèvements qui permettront d'isoler le germe et de le combattre à l'aide d'une antibiothérapie adaptée.

Traitement
La guérison peut être spontanée, après plusieurs mois d'évolution mais, le plus souvent un traitement antituberculeux classique sera nécessaire.

Dans les cas les plus sérieux, une intervention chirurgicale destinée à nettoyer en profondeur la partie atteinte, devra être envisagée.

Il est donc important de connaître ce risque de façon à pouvoir éventuellement diriger le diagnostic.

Cette pathologie est inscrite sur la liste des maladies professionnelles.

La Fédération Française d’Aquariophilie tient à disposition du public, sur simple demande, une communication médicale traitant ce sujet.

RISQUES ALLERGIQUES
Les larves de moustiques ou Chironomes (vers de vase) utilisées comme nourriture pour nos poissons d’aquariums peuvent déclencher des réactions allergiques, notamment respiratoires. C’est ce qu’il résulte d’une étude menée au Japon où 40% des patients souffrant d’asthme présentaient un taux très important d’IgE (anti-corps de type E) spécifiques du Chironomide. Des études menées aux USA, en Grande-Bretagne et en Corée ont confirmé ce risque à tel point que certains chercheurs suggèrent de considérer les chironomes comme allergènes respiratoires puissants. La sensibilisation est liée à l’hémoglobine qui les colore en rouge, exception chez les insectes.

En cas d’allergie dont la cause n’est pas identifiée, il est donc impératif de signaler au médecin la manipulation de larves de moustiques de façon à diriger la recherche de l’allergène.


(1) Le venin des synancéidés et scorpaenidés est « thermolabile » : il est plus ou moins inactivé par la chaleur. Le traitement immédiat consistera donc à approcher une source de chaleur du point d’injection. Ce peut être le bout incandescent d’une cigarette ou un bain d’eau chaude, le tout bien entendu dans les limites du supportable. Le but et de limiter l’envenimation sans toutefois provoquer de brûlure.
Un avis médical doit toujours être ensuite demandé.

(2) Meerwasser Aquarianer 03/2010 - Les Lettres Récifales n° 73 mars/avril 2010 - Les Lettres récifales n° 83 novembre/décembre 2011.


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