Furet 1Notre animal favori est devenu en quelques années un animal de compagnie à part entière et de plus en plus répandu. Son succès nous a conduit malheureusement à une triste réalité, celle des abandons qui ont augmenté parallèlement à la croissance de la population de furets en Europe.


Cet animal particulier s'est retrouvé dans les refuges et SPA existants qui ont été bien dépourvus et désarmés car leurs connaissances, leurs équipements et leur matériel n'étaient pas adaptés. Ce sont les amateurs éclairés, simples propriétaires ou associations d'amateurs, qui ont été rapidement sollicités et qui se sont organisés pour assurer un minimum de bien-être aux animaux recueillis.

Vouloir sauver et protéger est une bonne chose, encore faut-il le faire sans mettre l'animal en danger, par simple ignorance des règles élémentaires d'hygiène et des précautions sanitaires.
Pour être efficace, il faut tout d'abord identifier les facteurs de risque : la question est « quels sont mes ennemis ? ». Ensuite, il faut s'interroger sur la manière de lutter contre ces derniers et sur les moyens dont on dispose pour le faire. En fonction de cela, il sera possible d'agir sur trois paramètres : les locaux, les animaux, les intervenants.

Précautions à envisager au niveau des locaux et du matériel
L'environnement doit être aménagé en fonction des besoins de l'espèce : il est indispensable qu'un animal puisse vivre en réalisant les besoins élémentaires à son bien-être.
Il doit pouvoir boire et manger dans des récipients adaptés à sa taille et à la manière dont il s'en sert. Pour le furet qui a appris à l'utiliser, le biberon est une bonne source d'abreuvement. L'eau qu'il contient reste propre et toujours accessible. Cependant le furet aime «barboter», il gratte la surface de l'eau avec ses pattes avant. Ce comportement, dont la signification exacte n'a pas été déchiffrée, est cependant répertorié comme un comportement spécifique qu'il est préférable de laisser s'exprimer. Le mieux est d'offrir au furet l'accès à une gamelle d'eau assez lourde où il pourra patauger lors de ses sorties. La nourriture est à disposition dans des récipients suffisamment lourds pour ne pas être renversés.

Les contenants doivent être réalisés dans des matières faciles à nettoyer et à désinfecter. Les matériaux doivent être non réactifs, comme les plastiques, l'aluminium, le grès. Les métaux type fer, plomb, zinc sont à l'origine d'intoxications et sont à proscrire.

Furet 2Le sommeil est important chez le furet, il dort en moyenne 20 heures par jour et il aime s'enfouir. Il faudra lui fournir des linges et des dodos confectionnés dans des matières pouvant être lavées, à 60° au moins, à 90° au mieux, afin d'assurer une bonne désinfection. Ils doivent être placés dans un endroit couvert ou fermé. Les matériaux tels que la paille ou le foin sont à proscrire car ils ne sont pas désinfectables et sont une source de poussières, de germes et de parasites. Les litières doivent être accessibles et faciles à changer. On utilise soit du papier journal, soit de la litière pour chat. Les bacs sont en matière désinfectable et inerte.

Tous les accessoires doivent être nettoyés à l'eau chaude et désinfectés au moins une fois par semaine. L'eau de Javel convient très bien à cet usage. L'eau, la nourriture et les litières se changent tous les jours.

Le furet a également besoin d'explorer et de jouer. Pour cela il faut prévoir une aire de sortie qui peut être désinfectée facilement. Les jouets sont mis à disposition dans les cages et dans l'aire de sortie, ils sont en matière pouvant être nettoyée et désinfectée. Les matières pouvant être ingérées (mousse, caoutchouc...) sont à proscrire.

La sécurité des animaux : les locaux doivent être conçus afin d'éviter tout risque d'évasion, de chute, d'électrocution...
Le furet est un anima qui explore le moindre espace et cherche toujours à visiter le moindre passage, même étroit, au risque de se mettre en péril ou de se perdre. Il peut gratter l'arrière d'un appareil électroménager dans l'espoir d'explorer plus loin et dénuder ainsi des fils électriques. L'idéal est d'éviter de lui laisser l'accès à ce type d'appareil.

Les grillages sont souvent peu utiles pour séparer les espaces car le furet l'utilise comme échelle pour passer au-delà. Les planches à surfaces lisses sont plus utiles.

Enfin, il faut prévoir un lieu de quarantaine où les nouveaux-venus seront laissés à l'écart et observés à leur arrivée. Cet espace doit être bien séparé et de préférence fermé.

Les sols et les bacs des cages doivent être désinfectés une fois par semaine avec de l'eau de Javel ou des désinfectants contenant des ammoniums quaternaires. Les planches de séparation et les bas de mur peuvent être lavés également et/ou passés à la vapeur d'eau.

Précautions à envisager par rapport aux animaux
Lorsqu'un furet est recueilli, plusieurs points sont à prendre en compte. Il faut faire un bilan de sa santé physique mais également de son comportement afin de l'accueillir dans les meilleures conditions possibles pour lui. Dans un premier temps, il est de toute façon isolé dans le local séparé de tous les autres animaux. On effectue une période de quarantaine : il s'agit d'une période d'isolement qui varie de 15 jours à un mois selon les nécessités. Au cours de cette période, on en profite pour observer le nouveau-venu, l'adapter à son nouveau milieu et le préparer à son introduction dans le refuge ou la famille d'accueil.

- l'adaptation : l'idéal est de lui laisser quelques jours pour prendre ses repères et s'adapter au milieu ; une semaine est souvent nécessaire, au cours de laquelle on l'observe et on l'habitue à la nourriture du refuge. Une transition alimentaire est toujours préférable mais pas toujours réalisable en particulier pour les animaux trouvés. Le furet est un animal très émotif même si son comportement ne laisse parfois rien filtrer de sa détresse. Une « déprime » n'est pas rare lorsqu'on le change de vie ou qu'on le sépare de ses congénères ou de ses maîtres. Dans ce cas il a tendance à arrêter de s'alimenter et dépérit très rapidement. Toute source de stress doit être écartée (bruits, autres animaux, va-et-vient...).

- les parasites : il faut en premier lieu le débarrasser de ses parasites. On élimine les parasites externes (puces, tiques et gale) grâce à un traitement antiparasitaire externe complet, et les parasites internes (vers, protozoaires...) en faisant avaler un vermifuge. Ces précautions permettent aussi de ne pas contaminer le milieu et elles sont réalisées en systématique même si l'animal paraît sain.

Furets Parcs de quarantaine- les virus : le furet est particulièrement sensible à certains virus. Même s'il paraît en bonne santé lorsqu'il arrive, on ne peut pas exclure qu'il ait été en contact avec un virus avant et qu'il soit dans une période d'incubation.
S'il déclare la maladie alors qu'il est en contact avec d'autres animaux, il risque de les contaminer. C'est ce facteur qui détermine la durée de la période de quarantaine.
Les principaux virus à prendre en compte sont ceux de :
~ la grippe (incubation de 48 heures),
~ la maladie de Carré (incubation de 7 à 10 jours),
~ l'ECE ou entérite catarrhale (incubation de 2 à 3 jours),
~ la maladie Aléoutienne (incubation 1 à 2 ans)
La maladie Aléoutienne pose un problème car malheureusement pour l'instant, nous ne disposons pas de tests permettant de dépister les animaux avant qu'ils ne déclarent la maladie, les tests existants étant plus destinés à confirmer le diagnostic sur un animal malade. De plus, il faudrait tester les animaux au moins 2 fois à 3 semaines/1 mois d'intervalle pour être sûr qu'il n'y a pas de risque, or cela représente un coût considérable pour les refuges ou les familles d'accueil. Cependant il s'agit d'une pathologie dont le taux de contagion est faible.
On sait qu'un faible pourcentage des animaux atteints développera la maladie. On est donc obligé de l'admettre comme facteur de risque pour l'instant. Il est cependant indispensable d'isoler les animaux qui présentent des symptômes.

Si on exclut la maladie Aléoutienne, une période de quarantaine de 15 jours est suffisante pour le furet.

On profite de cette phase pour vacciner le furet contre la maladie de Carré si cela n'a pas été fait ou si les vaccins ne sont plus à jour.
ATTENTION : une vaccination contre la maladie de Carré n'est efficace que si on réalise un protocole de vaccination complet (2 injections à 1 mois d'intervalle, puis un rappel annuel même pour un furet adulte) et qu'on utilise un vaccin efficace (vaccin fabriqué à partir de souches virales cultivées sur des cellules d'origine aviaire).

- les bactéries : une infection bactérienne donne des signes facilement visibles au niveau de la peau, du tube digestif ou encore des voies respiratoires. Il faut impérativement traiter toute infection avec des antibiotiques pendant la période d'isolement.

Cette période de précautions sanitaires et d'adaptation étant terminée, il faut maintenant commencer le travail d'intégration à un nouveau groupe, de resocialisation parfois, et de mise en confiance. C'est parfois long et difficile mais totalement nécessaire avant d'envisager le départ vers une nouvelle famille.

Précautions à envisager au niveau des personnes
Les personnes qui soignent les animaux, ainsi que celles qui sont amenées à leur rendre visite, devront également s'habituer à respecter quelques règles sanitaires.

Ces règles sont simples :
~ changer de vêtements en arrivant au refuge,
~ laisser ses chaussures dehors et porter des chaussures spécifiques,
~ se laver les mains entre chaque groupe de furets et les désinfecter,
~ changer de vêtements et de chaussures, se laver les mains entre le local de quarantaine et le reste du refuge.

Conclusion
Ces quelques précautions sont relativement simples à mettre en œuvre et à appliquer, elles sont peu onéreuses et à la portée de chacun. Elles sont surtout indispensables afin d'offrir à nos petits protégés les meilleures conditions possibles de réadaptation, en toute sécurité, avant le départ vers une nouvelle famille ●


 

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